Villa Emo Capodilista – L’histoire : une histoire qui dure depuis plus de mille ans

«  Ici, nous avons les Carraresi, princes de Padoue pendant près de 100 ans. Jusqu’à ce que, en 1405 arrivèrent  les Vénitiens et les tuèrent tous, sauf un, dont descend16th C Villa (hunting lodge) Frescoes, drapes, dining room, bedroom, ornate ma cousine, Francesca Papafava dei Carraresi ». C’est la présentation que nous fait le comte Giordano Emo Capodilista en nous recevant  dans le château qui se trouve sur la colline en face de la villa. Il nous montre des portraits de membres de la famille qui furent les seigneurs de Padoue pendant plusieurs générations, et qui ont été réunis en hommage à sa cousine Francesca.

Il continue: «Je suis de la famille Emo, des nobles vénitiens, les créateurs de la République de Venise ». Pendant la République, les nobles vénitiens ne pouvaient pas épouser d’aristocrates de la Venise métropolitaine, ainsi, «pendant 18 générations, ma famille a épousé  d’autres Vénitiens » jusqu’à ce que, avec la fin de la République, en 1783, Leonardo Emo n’épouse la dernière descendante de la famille Capodilista, Beatrice.

C’étaient deux familles très différentes: les Capodilista  arrivèrent dans la région de la Vénétie au  8ème  siècle, aux côtés de Charlemagne, pour lutter contre Didier, le dernier roi des Lombards et furent récompensés par un fief dans la région de Padoue: leur noblesse est liée à la possession de la terre. La famille Emo arriva dans la lagune dans le 9ème siècle et fut patricienne de la République de Venise, ce qui signifie qu’ils détenaient un pouvoir politique et jouissaient de la même dignité que leurs pairs. Les patriciens firent leur fortune grâce au commerce avec l’Orient, et servirent la République en exerçant divers rôles: fonctionnaires, ambassadeurs, commerçants et soldats.

Alors que les histoires du comte nous mènent à travers les salles du château, nous nous sentons comme dans une machine à 2it21d3remonter le temps.

On voit un bas-relief du grand sculpteur Angelo Canova représentant Angelo Emo,  l’héroïque amiral de la « Serenissima » qui, en 1786, força le roi des Tunisiens à se rendre après avoir bombardé le port africain grâce à des radeaux flottants qu’il avait inventés.

Nous faisons un saut d’un siècle et demi en traversant un couloir couvert de gravures illustrant les événements tragiques de la Première Guerre mondiale: l’arrière grand -père du propriétaire, Giorgio Emo, était un général de cavalerie qui s’était distingué pour sa résistance héroïque contre l’armée autrichienne en Frioul.

Nous remontons à nouveau dans le temps lorsque nous arrivons devant le portrait d’une jeune femme portant le chapeau d’un guerrier: c’est Marie-Caroline de Bourbon -Siciles, duchesse de Berry, une ancêtre de la famille qui était la grand- mère de Francesca Zileri dal Verme, épouse du général Giorgio Emo.

Femme22 romantique et ambitieuse, en 1832 Marie-Caroline de Bourbon, épouse du duc de Berry, n’hésita pas à placer son fils Henri, duc de Bordeaux, sur le trône de France et à jouer le rôle de guerrière, en attisant les flammes de la révolte en Vendée.

« L’histoire de la duchesse de Berry est assez incroyable », nous dit le comte Giordano, « elle était fille d’un roi, mère d’un roi, s?ur d’un roi ; elle était une Bourbon-Siciles mariée à un Bourbon de France ».

Le château est rempli de documents précieux qui témoignent des anciennes et illustres origines de la famille. Un exemple en est le code Capodilista éclairé à Bâle lors du Conseil historique de 1434 par Giovan Francesco Capodilista,  alors ambassadeur de la « Serenissima ». Dans le Code, dont l’original est conservé à la Bibliothèque municipale de Padoue, le diplomate illustre l’histoire de sa famille, avec des images de certains des protagonistes, à partir de l’an mille.