12 Fév 2014 Le lac de Côme, les eaux de la passion : de Clooney à Bellini
Lorsque quelqu’un mentionne le lac de Côme, nous pensons immédiatement à George Clooney : depuis que la star d’Hollywood a acheté la Villa L’Oleandra il est en est venu à symboliser cet endroit merveilleux , accomplissant sans doute le rêve de nombre de ses pairs, acteurs et réalisateurs, qui ont tourné sur les rives du lac avant de devenir rapidement des habitués des lieux.
Des personnes comme Robert De Niro ou Alfred Hitchcock y ont tourné leur premier long métrage, « Le jardin du plaisir », dans lequel Patsy, une danseuse du music-hall du jardin du plaisir à Londres, et Levett, passent leur lune de miel au bord du lac.
C’est en 2010 que l’actrice hollywoodienne Emily Blunt a loué le bateau à vapeur historique « Concordia » pour célébrer son mariage avec John Krasinski. En fait, avant tout, le lac de Côme est un endroit riche d’histoires passionnelles : beaucoup de celles-ci y ont eu lieu bien avant l’arrivée du cinéma.
Des histoires romantiques, tragiques, clandestines, souvent liées aux nombreuses splendides villas qui se trouvent à côté du lac. Penchons-nous sur certaines d’entre elles, afin de parcourir un itinéraire poétique et romantique.
La Villa Saporiti La Rotonda a été choisie par Napoléon Bonaparte pour ses deux soeurs, Élisa et Pauline, à l’occasion de leurs mariages, respectivement avec l’ex-Prince Félix Baciocchi et le Général Charles Victoire Emanuel Leclerc.
Au début du XIXe siècle, Caroline Élisabeth de Brunswick, Princesse de Galles et femme du futur Roi du Royaume-Uni Georges IV, a également séjourné à la Villa La Rotonda, pour échapper à son mari après avoir été accusée d’un comportement excessivement libertin. Brunswick fit construire la première route carrossable le long de la côte du lac de Côme, depuis Grumello jusqu’à la voute d’entrée de la Villa d’Este : la Strada Statale Regina.
Au bord de cette route se trouve également la Villa Passalacqua, où Vincenzo Bellini, le célèbre compositeur de « La Norma » a séjourné de nombreuses fois.
Par hasard, Ferdinando Turina, le mari de l’amante de Bellini, Giuditta, a loué la Villa Salterio, voisine immédiate de la Villa Passalacqua : leur histoire d’amour a impliqué de nombreux moments de passion sur les rives du lac, mais s’est évanouie avec le temps du fait des fréquentes absences de Bellini alors qu’il voyageait à travers les grandes villes d’Europe, jusqu’à cesser lorsque Turina découvrit la relation adultère de sa femme et la répudia, abandonnée à son déshonneur.
Bellini avait pour habitude de voyager en compagnie de sa muse, la cantatrice Giuditta Pasta, qui acheta la Villa Roccabruna, située sur la rive du lac juste en face de la Villa Passalacqua, en 1827, la renommant Villa La Roda. Depuis le chantier naval, Bellini naviguait jusqu’à la Villa La Roda pour rejoindre Giuditta Pasta, avec l’aide de laquelle il composa « La Norma » et « La Sonnambula ».
On raconte que, pour informer Bellini de sa présence à la villa, la cantatrice allumait une bougie et la plaçait à une fenêtre face au lac. La Villa La Roda est également mentionnée par Gustave Flaubert, ainsi que la Villa Taglioni : ces deux résidences abritaient d’importants salons littéraires où les deux plus célèbres artistes de la période romantique vivaient (Pasta et Maria Taglioni, considérée par les spécialistes comme la première ballerine de l’ère romantique).
Un autre compositeur, Franz Liszt, fut profondément fasciné par la Villa Mezi d’Eril à Bellagio. Il s’enfuit de l’Italie en 1835 avec son amante, l’aristocrate Madame d’Agoult, qui quitta son mari pour lui. Liszt aimait marcher le long de la spectaculaire avenue de platanes de la Villa Melzi et écouter les lectures de sa bien-aimée Divine Comédie près de la grande sculpture de Dante et Béatrice.
Une autre villa mentionnée par Flaubert, ainsi que par son compatriote, Stendhal, est la Villa Carlotta à Tremezzo : vendue en 1843 à la Princesse Marianne d’Orange-Nassau, la fille du Roi William Frederick, Comte de Nassau, femme d’Albert de Prusse, la villa fut donnée à sa fille Charlotte lorsqu’elle se maria au Grand-Duc Georges III de Saxe-Meiningen-Hildburghausen, dont l’intérêt pour la botanique mena à l’expansion des jardins et à l’étonnante variété d’espèces d’arbres qui peuvent y être trouvés.