Le défilé de Dolce&Gabbana à La Scala

Le défilé de Dolce & Gabbana à La Scala

Dolce & Gabbana au Teatro alla Scala: un véritable événement car, auparavant, ce temple de la lyrique n’avait jamais accueilli un défilé de mode. Fin janvier, les deux brillants stylistes italiens ont présenté leur collection couture “Alta Moda” printemps-été 2015 dans le foyer du célèbre théâtre milanais.

Il semblerait qu’à cet événement exceptionnel et rigoureusement trié sur le volet – pour un nombre très restreint de riches et de privilégiés – différents clients et acheteurs russes aient participé, y compris la top buyer de Moscou, Alla Verber du groupe Mercury. Domenico Dolce et Stefano Gabbana ont ainsi couronné un de leurs rêves de longue date. Tel que prévisible, le thème du défilé (64 vêtements présentés, tous exclusifs et agrémentés de bijoux de prix) était conçu pour rendre hommage à l’art.

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Créé pour fondre la mode et la danse, ce défilé spectacle a été accompagné d’un ballet en quatre actes dont la star a été le danseur étoile Roberto Bolle et nombre des modèles proposés se sont inspirés des costumes de scène.

Trois jeunes danseurs de la Scuola di Ballo de l’Accademia del Teatro alla Scala ont évoqué trois moments clé de la formation de Roberto Bolle: son entrée à 11 ans en tant qu’élève de cette institution prestigieuse, sa rencontre avec Nureyev à l’âge de 15 ans quand il fut choisi par ce dernier pour danser avec lui en interprétant le rôle de Tadzio dans Mort à Venise et l’obtention, à 19 ans, du diplôme qui lui a grand ouvert les portes du Balletto della Scala: le tout sur des musiques telles que la valse des fleurs du Casse-noisette de Tchaïkovski et la Danse des Chevaliers de Roméo et Juliette de Prokofiev. 

Roberto Bolle

“Nous sommes fiers d’être italiens” ont répété à plusieurs reprises les stylistes à qui le directeur du Théâtre, Alexander Pereira, a offert une opportunité qui n’avait jamais été offerte auparavant et à aucun styliste et qui, peut-être, ne sera plus jamais concédée. Le “prix” payé? La recette sera utilisée pour financer les bourses d’études octroyées à de jeunes danseurs de l’Ecole de danse de La Scala et les scénographies des ballets.

Avec cet événement, les stylistes les plus aimés des stars internationales – de Lady Gaga à Madonna, Scartlet Joansson et Monica Bellucci qui s’habillent Dolce & Gabbana – ont pu montrer leur créativité dans un lieu légendaire où ont chanté Enrico Caruso, Beniamino Gigli, Maria Callas, Luciano Pavarotti…pour ne citer que quelques noms.

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Milan est leur ville. Dans l’Atelier Dolce & Gabbana de Via Bixio, environ quatre-vingt couturières donnent une forme à la créativité italienne. Il n’y a pas d’ordinateur, tout est fait à la main, des invitations aux factures. Tous les outils de la maîtrise de l’atelier-couture y sont: des fils aux boutons, des mannequins aux machines à coudre, des métiers à broder aux fers à repasser. Pour réaliser un vêtement 200 heures minimum de travail sont nécessaires soit une équipe de sept personnes pendant une semaine. Même l’ameublement, les décorations et les tableaux de la célèbre Sartoria glorifient la créativité italienne: des pièces de Giò Ponti, des tapisseries vénitiennes de Luigi Bevilacque, des tables basses de Duilio Bernabè, des tableaux de Rotella… et bien d’autres encore.